Chengdu, Sichuan - du 23 au 29 novembre

Bien que l'essentiel de notre voyage en Chine se concentre au Yunnan dans le sud-ouest du pays, la région du Sichuan, sa voisine du nord, mérite qu'on lui consacre quelques temps. En effet, le Sichuan regorge de paysages naturels et d'un patrimoine culturel exceptionnels :
- Les pandas géants
- L'Émei Shan, l'une des 4 montagnes sacrées du boudhisme, l'un de mes rêves à réaliser en Chine (ou le mont Huangshan dans l'Anhui, ou encore le mont Huashan dans le Shaanxi, mais celui-là je le laisse à Sophie, j'ai trop peur d'avoir le vertige en cours de route...)
- La statue du Grand Boudha à Leishan, l'une des plus grandes au monde
- Les contreforts du Tibet, dans l'ouest de la région
- La réserve naturelle de Jiuzhaigou avec des lacs aux couleurs magnifiques

Nous avions prévu de faire tout cela, et de rejoindre le Yunnan par la "Petite porte du Yunnan", c'est à dire par des petites routes de montagne dans l'ouest, un périple de près d'une semaine passant via l'une des plus hautes villes du monde, Litang (4600m).
Si j'écris au plus-que-parfait, vous devez vous douter que nous n'avons pas pu réaliser toutes ces belles excursions. Il faut donc que je vous explique un peu.

Chengdu est une ville très sympa, qui contraste avec Beijing et Xi'an visitées précédemment. Comme ces deux dernières, Chengdu évolue vite, et de nombreuses tours immenses accompagnées de grues aussi hautes que les tours, décorent la ville. L'aménagement de la ville  prévoit également la fin de la construction de la 1ère ligne de métro en 2010. Quelques quartiers anciens sont néanmoins préservés, certainement grâce à une politique patrimoniale. Chengdu possède également une expression "quand le soleil se montre en hiver, les chiens aboient à la mort" : En effet, la ville est constamment envahie par une brume humide, et lorsqu'on perçoit le soleil, c'est seulement une boule jaune orangées au-dessus des nuages.

Nous consacrons notre 1ère journée à nous promener dans la ville, visitant les vieux quartiers plein de charmes et à la recherche de la statue de Mao, que nous ne trouverons pas ce jour-là (manquée de 100m, derrière un musée énorme de style communiste). Pendant toute cette journée, je peste car j'ai tout le temps froid, mettant en cause l'humidité dont je n'ai plus l'habitude. Ce jour- là, nous découvrons également la nourriture du Sichuan, toujours épicée. Même quand on demande un plat non épicé, il pique : imaginez quand on ne le précise pas... En réalité, ils ont un ingrédient magique, de la région, et qu'ils mettent partout : le Flower Pepper, un poivre très particulier, qui brûle les lèvres et les anesthésie (heureusement d'ailleurs !) le temps du repas.

Le lendemain, nous allons visiter les Pandas Géants avec un couple de québécois et un espagnol. Nous avons un peu peur de voir un zoo avec qq bêtes somnolant dans leur cage, mais nous sommes très agréablement surpris. Le zoo-parc est très bien aménagé, et comme nous arrivons tôt et que nous sommes en hiver (les Pandas préfèrent les temps frais, car ils vivent minimalement à 1500m d'altitude), nous pouvons les observer en train de manger les feuilles de bambous, se promener, faire leur jogging ou jouer ensemble. C'est génial ! Ces gros nounours, symboles du WWF, sont bien actifs. Nous voyons aussi 4 bébés de 2,3 et 4 mois, on dirait des peluches. Sur certaines pancartes, on peut lire que les scientifiques ne savent pas si les pandas sont de la même race que les ours ou que des ratons-laveurs. En voyant les Pandas Géants, il nous semble évident que ces animaux ressemblent davantage à des ours qu'à des raccoons. Toutefois, en voyant les pandas rouges, un peu plus loin, on comprend mieux l'hésitation des scientifiques : ces petits pandas sont le portrait craché des raccoons version rouge, grosses pattes et longue queue ! et ce sont pourtant des pandas ! Cette visite est mémorable, et nous la conseillons aux visiteurs du Sichuan.

Cette belle journée termine nos visites -prévues- au Sichuan, bien que nous soyons au total resté près d'une semaine. Mes frissons se sont transformés en... angine (amygdalite au Québec), cette drôle de maladie que j'avais oubliée depuis plus de 10 ans ! Le lit m'a servi de refuge pour 3-4 jours, pendant lesquels je ne suis sortie que pour aller à l'hôpital (très efficace) me faire prescrire de drôles de médicaments chinois pour bien guérir. Comme on dit, plus c'est mauvais, mieux ça marche. Jérôme en a profité pour... hum... en fait je ne sais pas trop ;)
Bref, notre séjour au Sichuan n'a pas été très concluant. Nous nous rassurons en nous disant que de toute façon, ce n'est pas la bonne saison pour visiter cette région (je répète : l'hiver n'est pas la bonne saison pour visiter le Sichuan). De nombreuses visites sont compromises à cause du brouillard constant qui cache la beauté des paysages (Emei Shan par exemple) et qui parfois oblige les bus à faire demi-tour pour rentrer sur Chengdu (c'est arrivé pendant notre séjour à des voyageurs voulant aller au Jiuzhaigou). Enfin, en plus de la brume, la pluie, la neige et le verglas rendent les routes peu praticables voire dangereuses, une des raisons pour laquelle nous n'avons pas pris la Petite porte du Yunnan.

C'est décidé : nous reviendrons au Sichuan dans un autre voyage, en fin d'été début d'automne. Nous en profiterons peut-être pour aller faire un tour au Tibet ?

Anne
PS : rassurez-vous, les médicaments ont bien fonctionné et je suis totalement guérie :D

Ce fut une semaine ou nous avons vécu au rythme du sommeil: moi sortant de mon rhume Sibérien-Mongole et Anne en plein dans son angine, nous avons ralenti nos frénésies de visites et de voyages en train.
Au final nous n'avons pas fait grand chose mais nous l'avons bigrement bien fait ! Le fait de rester une semaine à la même place nous a permis (dans une moindre mesure) d'être reconnus et de reconnaitre dans la rue (et à la pharmacie ;) ) et c'est plutôt sympa de s'approprier un quartier...
Maintenant on va mieux et en route pour le sud !!!!

Jérôme