Notre entrée au Vietnam par la "petite porte"

La décision est prise, nous irons à Phu Quoc: île paradisiaque Vietnamienne au large du Cambodge où le tourisme est en plein essor et risque de "dé-paradiser" rapidement les lieux.
Pour rejoindre l'île nous avons la méthode facile: bus jusqu'à HCMC (environ 11 heures) puis vol jusqu'à l'île mais nous optons pour la solution la plus économique: il nous faut traverser la frontière Vietnamienne au plus proche de la mer, Kêp, puis nous rendre au port Viet le plus proche, HaTien, ou nous embarquerons sur un speed boat à destination de l'île. De là il nous restera a trouver un moyen de nous rendre de l'autre coté de l'île et nous trouver un hôtel pas trop cher en cette période pré-Têt (nouvel an lunaire).

Après avoir réglé de la paperasse pour notre appart Montréalais nous faisons le check-out à notre guesthouse sur les 11h du mat et avalons un déjeuner plutôt consistant. La route sera longue et nous embarquons dans l'autobus à 12h30 pour 5 heures de ride qui devraient nous mener à Kep, petite ville de pêche et peu touristique du sud-est du Cambodge.
Comme d'habitude le bus nous laisse au milieu de nulle part et il nous faut dealer avec les tuk-tuk et motobikers pour rejoindre une Guesthouse raisonnable.
Nous optons pour le bon: un tuk tuk driver nous emmène gratuitement à une place correcte ; il sera aussi notre chauffeur jusqu'à la frontière le lendemain matin.
Nous profitons d'un coucher de soleil magnifique sur le golfe de Thailande (vue sur l'île de Phu Quoc) et nous nous restaurons dans un resto Français. C'est notre premier retour à la mer depuis nos vacances cet été...

 

Le lendemain matin, le marathon commence: debout à 5h pour un départ à 6h, le bateau est à 8h et ce n'est pas la porte à côté. Nous voyons le lever de soleil sur les rizières et marais salants à bord de notre tuk-tuk plutôt confortable sur ces "bumpy road" de terre Cambodgiennes.

 

Au bout d'une heure environ notre tuk tuk nous dépose au milieu de nulle part où 2 motodrivers nous attendent pour nous transporter jusqu'au port à notre grande surprise. Nous ne sommes pas encore à la frontière et visiblement notre tuk tuk ne nous emmènera pas plus loin. Ces 2 motos sont les seules options dans ce paysage désolé. Nous négocions la course et, en route !

La piste rétrécit, se transforme en chemin, nous passons au travers de petits villages... Au bout d'une demi-heure nous atteignons une barrière munie d'une petite cabane et de 2 ou 3 fonctionnaires : la Douane avec un grand D. Il nous faut traverser la zone à pied tandis que les motodrivers nous attendent de l'autre coté. Les formalités Cambodgiennes se passent sans souci et nous revoilà en route pour 5 minutes et là le changement s'opère: derrière la barrière du poste de douane, tout est asphalté, les bâtiments ont de l'allure, il y a des constructions récentes et on sent un développement immobilier important. En effet ce poste de douane n'est ouvert que depuis 6 mois aux étrangers de la zone SEA (South East Asia.

Nous traversons de la même façon à pied et faisons valider nos visas. Le premier douanier nous demande notre programme et nous lui faisons part de notre intention d'attraper le bateau de 8h (dans 15 minutes) pour Phu-Quoc. Ce dernier se transforme en agence de voyage, compose quelques chiffres sur son cellulaire et nous dit avoir réservé nos places sur le bateau. Super, merci, nous n'avons rien demandé mais, merci! et bien-sûr le Monsieur de nous demander de lui payer les places maintenant. Nous sommes réticents, il se propose de nous écrire un petit mot sur un bout de papier à donner à l'agence de voyage de HaTien mais cela parait un peu léger pour 40 US$. Le Monsieur est insistant et comme il y a de nombreux témoins et des cameras de surveillance, je m'assure d'être bien visible lorsque je lui donne l'argent et nous ré-embarquons avec nos motobikers pour le port de HaTien.

Pendant toute la route, j'imagine le pire concernant nos 40$ de chez vous cela peut paraître assez insignifiant mais c'est tout un budget ici...

Finalement tout se passe pour le mieux, nous arrivons avec 10 minutes de retard et grâce à notre douanier le bateau nous a attendu, on nous donne nos billets et nous voila embarqué dans un drôle de bateau rapide (il n'y a pas de pont, on dirait un suppositoire flottant...) pour 2h30 de traversée en climatisé avec un merveilleux film Chinois très, très mal doublé en vietnamien : on entendait encore la bande son originale en arrière (chose courante, on s'en rendra compte après, sur les télés vietnamiennes).

À notre arrivée nous nous retrouvons sur un deck éloigné de tout à devoir dealer avec motobikers, bus semi-privés et taxis. Nous traversons l'île en motobike à fond les ballons et galérons un peu pour trouver un bungalow pas trop cher sur la plage.

Finalement nous prenons notre petit déjeuner sur la plage à 11h du matin et la journée s'annonce torride avec un soleil de plomb, le sable d'un blanc éclatant et la mer bleue claire.

Jérôme.

Les photos de Kep :

Kep