Moscou en 36 h

Samedi 31 octobre

Nous arrivons à Moscou le 31 octobre vers 21h45. C'est l'Halloween, mais
personne dans l'aéroport n'est déguisé ;) On remarque quand même qu'il
est permis de fumer dans les lieux publics, c'est assez étrange alors
que cela est interdit au Québec et en France depuis plusieurs années.
Nous passons les douanes sans problème, après avoir remplit un petit
formulaire d'entrée au pays. Nous sommes quand même les derniers à
passer, les douaniers ont hâte qu'on ne soit plus là ! Pour le moment,
personne ne parle anglais.
Il se fait tard, et nous devons être chez notre hôtesse Yulia avant 1h.
Nous attrapons le train express qui va de l'aéroport au centre-ville en
35 min (note à mes collègues en transport : le train a été inauguré
cette année ou l'an passé, il est super bien indiqué depuis le passage
des douanes jusqu'au quai avec un système de fléchage au sol, il y a des
TV dans les wagons, des fauteuils confortables, de la place pour les
bagages, et si on en a trop, il y a un wagon uniquement destiné aux
bagages !). Le train arrive à la gare centrale, par contre il est
difficile de trouver le métro ensuite, car il y a bcp de travaux, et
surtout l'écriture cyrillique ne nous dit pas grand chose !
Heureusement, un grand M rouge indique les entrées de métro.

Le métro de Moscou est fou ! Mis à part qu'il faut comprendre le
fonctionnement des indications (environ 10 lignes numérotées et avec une
couleur chacune, qui traversent Moscou de part en part, avec une ligne
circulaire en périphérie du centre-ville) et faire la traduction
alphabet cyrillique/alphabet latin, les stations et les couloirs du
métro sont impressionnants : profonds sous terre, hauts de plafond,
larges, lumineux, certains murs sont en marbre, il y a des chandeliers
énormes suspendus au plafond, les métros s'enchainent au maximum aux 5
min. C'est superbe. De plus, tout est bien régi : même aux heures de
pointe, le flot de personnes est fluide, organisé. Par contre, les gens
ne sourient pas plus qu'à Paris ;)

Nous arrivons chez Yulia vers minuit, elle dort déjà. Notre 1ere
rencontre est brève : bathroom, kitchen, bed, questions ? Euh... non...
Son appart, un 3 1/2, est décoré sobrement. Nous dormons sur un vieux
canapé, et son propre lit consiste en un tapis de poils posé directement
sur le sol de sa chambre. Par contre, elle possède du matériel
électronique de qualité.

Dimanche 1er novembre

Nous nous levons à midi heure locale, soit 10h en France et 4h au Qc.
Nous avons bien dormi ! Yulia travaillant toute la journée, nous partons
à la découverte de Moscou, et surtout à la recherche de nos billets de
train. En suivant les rails du tram de la ligne rouge, nous trouvons,
avec peu de difficultés, la gare de Iarovslasky. Avant cela, nous avons
pris le temps de regarder sur Internet quel train nous voulions prendre,
sur le site Seat61. Nous comprendrons plus tard que nous avons bien fait
de nous informer, car d'autres challenges nous attendaient à la gare.

C'est ici que l'aventure commence : une grande gare, avec des départs de
trains de banlieue et de trains grandes lignes, les indications en
cyrilliques, du monde un peu partout. À partir d'ici, Aucun échange avec
des russes ne sera dans une langue communément comprise... Une
guichetière nous indique ou prendre nos billets pour Irkoutsk
"Irkoutsk ?" "chaydojwq sjosduuqjk cnsdhfywo" "spasiba". Nous voilà
rendus dans une autre salle de l'autre côté du couloir, ou des guichets
sont alignés avec des madames dedans. Les gens font la file serrés les
uns derrière les autres, en n'hésitant pas de regarder par dessus
l'épaule du voisin pour voir ce qu'il se passe.
Notre premier essai est un échec. Nous choisissons une jeune guichetière
en espérant qu'elle parle anglais : "Do you speak english ?" - "niet"
avec un regard affolé - "Irkoutsk" avec un geste voulant dire demain et
en montrant une feuille avec le numéro du train - Regard encore plus
affolé - "Spasiba byebye"
Nous décidons de mieux nous préparer : sur une feuille, nous écrivons
exactement comme sur le tableau des trains le numéro, le nom, l'heure et
la ville de destination que nous voulons. Nous écrivons même quelques
mots en russe : "demain" "billets" "Irkoutsk". Nous changeons également
de guichetière. Cette fois, nous jetons notre dévolu sur une gaillarde
qui a l'air dégourdie. Quelle bonne idée : après un cours bonjour, nous
lui collons notre feuille sur la vitre devant sa face. Elle comprend
aussitôt ! Elle commence à noter les infos, nous demande nos passeports.
Par contre, nous avons l'impression que tout le monde paie cash, mais
nous n'avons pas retiré d'argent. Je sors ma carte de crédit dans
l'espoir de capter son attention, mais pas moyen de la déconcentrer. Le
monsieur derrière nous, qui suivait la scène avec attention, comprend ce
qu'on veut et lui pose la question : "niet". Aie aie aie... Là notre
équipe se met en place, Jérôme cherche à rassurer tout le monde dans la
file d'attente tandis qu'Anne file vers le guichet :
"Combien tu crois que ça va couter?
- Sur le site c'était 250 euros, Mmm 10 000 roubles ça devrait être
correct !?"
Jérôme de se retourner vers notre gaillarde du cru absorbée par le
déchiffrage de nos passeports dans l'espoir d'avoir une indication du
prix mais en vain.
"Va pour 10 000 on verra bien..."
Nous n'avons jamais été très bon pour le calcul mental, la guichetière
se retourne avant le retour d'Anne et me colle un papier sur la vitre:
14 720 ... shit on est fourré.. j'essaie d'attirer l'attention d'Anne,
pas moyen elle est pognée dans la queue, je cherche à la rejoindre mais
le Monsieur derrière moi me dis de rester là ou sont nos passeports et
n'a pas l'air de s'inquiéter du retard généré. Anne revient:
"Il manque 4 000
- Quoi, on en a pas assez avec 10 000?"
On a jamais été très bon en calcul mental... Anne y retourne, fait la
queue, et paf la carte de crédit refusée, elle revient, récupère une
autre carte, re-fait la queue et... bingo !! Nous n'avons jamais été
aussi heureux de posséder plusieurs cartes de crédit !
En attendant les gens se relaient pour acheter leurs billets et je reste
collé au guichet pour surveiller nos passeports et les billets gentiment
posés dessus.
Un dernier calcul, le compte est bon ! Nous payions, "pasiba, pasiba".

Nous sortons tout heureux d'avoir acheté nos billets malgré la barrière de la langue. Nous avons bien mérité une bière !

Comme nous partons le lendemain à 13h35, nous décidons d'aller vers le
Kremlin et la Place Rouge, histoire de voir ce que c'est avant de
partir. Évidemment, vu l'heure, toutes les visites sont fermées. Nous
nous promenons dans le vent glacial autour des remparts du Kremlin et de
ses tours ornées d'une étoile rouge. Jérôme se demande ou sont les
dômes, et tout à coup, les voilà ! La jolie cathédrale aux dômes multicolores. C'est vrai que c'est beau.


La Place Rouge est immense, avec plusieurs bâtiments massifs : le Kremlin d'un bord, le tombeau de Lénine un peu plus loin, le musée d'histoire, la cathédrale Basile le Bienheureux, la cathédrale de Kazan et un grand et long bâtiment accueillant des boutiques de luxe. Par contre, il fait de plus en plus froid. Nous partons rapidement à la recherche d'un restaurant. Le guide du Lonely indique pas très loin le restaurant Iolki Palki, qui propose de la bouffe traditionnelle russe et de la bière pas cher. C'est parti ! Dans une ambiance champêtre russe, avec les fumeurs au RDC et les non fumeurs au sous sol, nous soupons des mets russes assez bons et une bonne bière.

Nous sommes fins prêts à affronter le froid moscovite pour rentrer chez Yulia.

Lundi 2 novembre

Cette fois, nous nous levons plus tôt. Yulia doit partir au travail à
9h30. Nous testons le métro à l'heure de pointe : tout fonctionne très
bien. La station de métro de la gare est magnifique, il y a des
mosaïques de Lénine sur les plafonds. Nous retrouvons nos marques
d'hier, la gare en face de l'énorme boulevard (très répandu dans
Moscou : 2x5 voies, avec autos, bus, tram sur rail et tram sur pneu.
Bonjour le nombre de fils électriques en l'air!). Comme il est encore
tôt (10h), nous cherchons un coin ou déjeuner et patienter jusqu'à midi,
avant d'aller chercher notre train. Dans un bâtiment à l'allure sombre
et triste, nous trouvons à l'intérieur l'équivalent des galeries
Lafayette et une foire alimentaire. Nous déjeuner des trucs salés, genre
crêpe à la viande. C'est bientôt l'heure du train !!


Anne et Jérôme

Commentaires

GGU a dit…
C'est bon de vous lire :-)
au fait, je donne des cours de calculs a votre retour :-)
sev a dit…
spasiba mazeltov prost!
zavez pris des photos de la signalétique un peu ? :D

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