Transmongol J1 - km 0 à km 600
Le jour J est arrivé : nous montons dans le fameux transmongol. Notre
billet nous amènera jusqu'à Irkoustk, au coeur de la Sibérie, en 5 jours
et 4 nuits.
Nous sommes tellement excités qu'en montant dans le train nous ne voyons
pas la Provodnista blonde (une des 2 madames qui gèrent le wagon :
services divers, petit magasin, propreté, etc.) qui vérifie les billets
et les passeports. Nous avons droit à noter 1ère engueulade russe. Comme
on n'y comprend rien, c'est encore plus impressionnant !
Nous découvrons ce qui sera notre environnement pour ces 5 journées de
train. Le wagon consiste en un long couloir avec une dizaine de cabines.
Chaque cabine comporte 2 lits superposés dans environ 8m2, une minitable
et des espaces de rangement sous les lits du bas et au-dessus du
couloir. Une cabine, voisine à la notre, est réservée aux 2
Provodnistas, et une autre cabine ne comporte que 2 lits. À chaque
extrémité, il y a un cabinet de toilette/douche vieux mais en bon vieux stainless toujours
propre. En plus de cela, à une extrémité seulement, il y a le bureau de
la Provodnista de garde ainsi qu'un samovar qui nous permet d'avoir de
l'eau bouillante à toute heure du jour et de la nuit. Les fenêtres,
propres à l'intérieur, sont ornées de petits rideaux, et le couloir a un
beau tapis. Bref, ça fait vieux mais propre et coquet.
En plus de l'environnement physique, nous découvrons nos voisins de
wagon et de cabine.
De manière générale, pour ce J1, nos voisins de wagon sont des jeunes
(apparemment il y a une troupe de théâtre) et des professionnels. Ils
descendront tous pendant le J2.
Nos voisins de cabine sont les seuls à rester plus longtemps. En fait,
ils vont jusqu'à Chita, après Irkoutsk. Quelle chance vous direz nous !
On va pouvoir apprendre à se connaitre !
Hum...
Vous aurez compris que c'est ironique.
Nos voisins de cabine sont sympathiques. Mais la 1ère chose que nous
avons découvert chez eux, avant même de prendre possession de nos
places, était cette petite odeur... Nos voisins de cabine s'appellent
Valéri et Amelina et occupent les 2 couchettes du bas. Ils se sont
confortablement installés dans la cabine si bien que nous ne savons pas
si nous pouvons descendre s'asseoir en bas, comme dans les autres
cabines.
Valéri semble être le grand-père d'Amelina : un peu âgé, édenté, yeux
bleu et petit ventre rebondi.
Amelina est une petite fille de 5 ans. Elle porte des couches pour
adulte toute la journée. Comme elle se promène à genou sur sa couchette,
nous ne remarquons d'abord pas qu'elle est handicapée : ses pieds ne
semblent pas fonctionner.
Au bout d'un petit moment, alors que nous avons fui l'odeur de la cabine
en observant le paysage depuis le couloir, Valeri nous explique, en
russe et avec de grands gestes, que nous pouvons nous asseoir sur sa
couchette pour prendre le thé et manger. Malheureusement, moins nous
comprenons ses explications, plus il parle fort. Il décide finalement de
nous prendre sous son aile et fait tout pour nous : le thé, la bouffe,
etc. Nous sommes obligés de suivre son rythme de vie, c'est à dire de
mettre 4 cuillère à café de sucre dans le thé que nous buvons
habituellement nature et de manger toutes les 2 heures de la purée ou
des pâtes déshydratées. Il nous offre également un verre de kéfir (genre
de lait ribo plus épais), avec bien sûr 4 cuillères de sucre. Nous
n'osons pas encore refuser.
En fin d'après-midi, alors que Valéri essaie de communiquer avec nous,
un russe passe la tête par la porte en demandant : "Do you speak
english ?" "YYEEESSSSSSSSSS" Ouf, voilà notre sauveur de la soirée.
André est un jeune russe de 29 ans, qui, après avoir fait le service
militaire, est en 2e année d'économie. Il aura fini dans 1 an. Il a une
copine et une petite fille de 2 ans. Il aime prendre ce train car il
rencontre des étrangers qui lui permettent de pratiquer son anglais.
André n'a jamais quitté la Russie et adore connaitre de nouvelles
choses. Il nous offre une petite bière : 1 litre chacun ! Au bout d'1h,
nous sommes un peu bourrés... Et André nous lègue toute sa bouffe car il
descend du train vers minuit. Nous partageons le souper fait de bouffe
déshydratée et de hareng fumé des Iles de la Madeleine. André a de plus
en plus de mal à parler anglais et ne se rend pas compte qu'il cause de
plus en plus russe... et donc que nous ne comprenons plus rien ! Il va
se coucher, et nous aussi... Le plus bizarre dans cette soirée, alors
que nous étions 5 assis en bas (le vieux et la gamine, André, et nous
2), c'est quand le vieux s'est mis à changer la couche de la gamine
pendant que nous trinquions avec nos cannes de 1 litre de Baltique 7 un hareng des Îles de la Madeleine entre les dents!
Nous partons nous coucher à l'étage vers 22h heure de Moscou. Le vieux
et la gamine dorment déjà, en bas sur la même couchette. Parfois, la
gamine se réveille en pleurant et le vieux ronfle fort. Nous nous
endormons réellement vers 3h du mat'.
Dans le train, tout le monde partage toute sa bouffe tout le temps.
C'est un pique-nique géant à n'en plus finir. Il fait une chaleur
intense, il est préférable d'avoir des vêtements confortables et légers
(genre pantacourt de jogging) et des gougounes. Enfin, les voisins
aiment voir des photos de notre ville et aiment montrer les leur, ainsi
que les papiers d'identité, etc.
Quand le train s'arrête 10 min ou plus, on a le temps de sortir plus ou
moins rapidement, et en s'étant assuré de l'heure du départ, afin de
prendre l'air (même si ça caille) et d'acheter des bébelles : bouffe
(pickles, pommes, baies, peluches, confiture, pain, bière, saucisson,
etc.). Autrement pendant la journée, des vendeurs ambulants circulent
dans les couloirs et proposent revues et journaux, vêtements (pyjamas,
châles), des bibelots de type bijoux de pacotille et de la bouffe.
Anne
billet nous amènera jusqu'à Irkoustk, au coeur de la Sibérie, en 5 jours
et 4 nuits.
Nous sommes tellement excités qu'en montant dans le train nous ne voyons
pas la Provodnista blonde (une des 2 madames qui gèrent le wagon :
services divers, petit magasin, propreté, etc.) qui vérifie les billets
et les passeports. Nous avons droit à noter 1ère engueulade russe. Comme
on n'y comprend rien, c'est encore plus impressionnant !
Nous découvrons ce qui sera notre environnement pour ces 5 journées de
train. Le wagon consiste en un long couloir avec une dizaine de cabines.
Chaque cabine comporte 2 lits superposés dans environ 8m2, une minitable
et des espaces de rangement sous les lits du bas et au-dessus du
couloir. Une cabine, voisine à la notre, est réservée aux 2
Provodnistas, et une autre cabine ne comporte que 2 lits. À chaque
extrémité, il y a un cabinet de toilette/douche vieux mais en bon vieux stainless toujours
propre. En plus de cela, à une extrémité seulement, il y a le bureau de
la Provodnista de garde ainsi qu'un samovar qui nous permet d'avoir de
l'eau bouillante à toute heure du jour et de la nuit. Les fenêtres,
propres à l'intérieur, sont ornées de petits rideaux, et le couloir a un
beau tapis. Bref, ça fait vieux mais propre et coquet.
En plus de l'environnement physique, nous découvrons nos voisins de
wagon et de cabine.
De manière générale, pour ce J1, nos voisins de wagon sont des jeunes
(apparemment il y a une troupe de théâtre) et des professionnels. Ils
descendront tous pendant le J2.
Nos voisins de cabine sont les seuls à rester plus longtemps. En fait,
ils vont jusqu'à Chita, après Irkoutsk. Quelle chance vous direz nous !
On va pouvoir apprendre à se connaitre !
Hum...
Vous aurez compris que c'est ironique.
Nos voisins de cabine sont sympathiques. Mais la 1ère chose que nous
avons découvert chez eux, avant même de prendre possession de nos
places, était cette petite odeur... Nos voisins de cabine s'appellent
Valéri et Amelina et occupent les 2 couchettes du bas. Ils se sont
confortablement installés dans la cabine si bien que nous ne savons pas
si nous pouvons descendre s'asseoir en bas, comme dans les autres
cabines.
Valéri semble être le grand-père d'Amelina : un peu âgé, édenté, yeux
bleu et petit ventre rebondi.
Amelina est une petite fille de 5 ans. Elle porte des couches pour
adulte toute la journée. Comme elle se promène à genou sur sa couchette,
nous ne remarquons d'abord pas qu'elle est handicapée : ses pieds ne
semblent pas fonctionner.
Au bout d'un petit moment, alors que nous avons fui l'odeur de la cabine
en observant le paysage depuis le couloir, Valeri nous explique, en
russe et avec de grands gestes, que nous pouvons nous asseoir sur sa
couchette pour prendre le thé et manger. Malheureusement, moins nous
comprenons ses explications, plus il parle fort. Il décide finalement de
nous prendre sous son aile et fait tout pour nous : le thé, la bouffe,
etc. Nous sommes obligés de suivre son rythme de vie, c'est à dire de
mettre 4 cuillère à café de sucre dans le thé que nous buvons
habituellement nature et de manger toutes les 2 heures de la purée ou
des pâtes déshydratées. Il nous offre également un verre de kéfir (genre
de lait ribo plus épais), avec bien sûr 4 cuillères de sucre. Nous
n'osons pas encore refuser.
En fin d'après-midi, alors que Valéri essaie de communiquer avec nous,
un russe passe la tête par la porte en demandant : "Do you speak
english ?" "YYEEESSSSSSSSSS" Ouf, voilà notre sauveur de la soirée.
André est un jeune russe de 29 ans, qui, après avoir fait le service
militaire, est en 2e année d'économie. Il aura fini dans 1 an. Il a une
copine et une petite fille de 2 ans. Il aime prendre ce train car il
rencontre des étrangers qui lui permettent de pratiquer son anglais.
André n'a jamais quitté la Russie et adore connaitre de nouvelles
choses. Il nous offre une petite bière : 1 litre chacun ! Au bout d'1h,
nous sommes un peu bourrés... Et André nous lègue toute sa bouffe car il
descend du train vers minuit. Nous partageons le souper fait de bouffe
déshydratée et de hareng fumé des Iles de la Madeleine. André a de plus
en plus de mal à parler anglais et ne se rend pas compte qu'il cause de
plus en plus russe... et donc que nous ne comprenons plus rien ! Il va
se coucher, et nous aussi... Le plus bizarre dans cette soirée, alors
que nous étions 5 assis en bas (le vieux et la gamine, André, et nous
2), c'est quand le vieux s'est mis à changer la couche de la gamine
pendant que nous trinquions avec nos cannes de 1 litre de Baltique 7 un hareng des Îles de la Madeleine entre les dents!
Nous partons nous coucher à l'étage vers 22h heure de Moscou. Le vieux
et la gamine dorment déjà, en bas sur la même couchette. Parfois, la
gamine se réveille en pleurant et le vieux ronfle fort. Nous nous
endormons réellement vers 3h du mat'.
Dans le train, tout le monde partage toute sa bouffe tout le temps.
C'est un pique-nique géant à n'en plus finir. Il fait une chaleur
intense, il est préférable d'avoir des vêtements confortables et légers
(genre pantacourt de jogging) et des gougounes. Enfin, les voisins
aiment voir des photos de notre ville et aiment montrer les leur, ainsi
que les papiers d'identité, etc.
Quand le train s'arrête 10 min ou plus, on a le temps de sortir plus ou
moins rapidement, et en s'étant assuré de l'heure du départ, afin de
prendre l'air (même si ça caille) et d'acheter des bébelles : bouffe
(pickles, pommes, baies, peluches, confiture, pain, bière, saucisson,
etc.). Autrement pendant la journée, des vendeurs ambulants circulent
dans les couloirs et proposent revues et journaux, vêtements (pyjamas,
châles), des bibelots de type bijoux de pacotille et de la bouffe.
Anne
Commentaires
Je sens presque l'odeur du wagon :) !