Phnom Penh à vélo

Je profite d'une journée où Jérôme travaille pour visiter Phnom Penh à vélo. La veille, j'ai pu observer la folle circulation de la ville, et il m'a semblé qu'y faire du vélo devrait être faisable.

Je loue donc un vélo dans le quartier de notre guest house et m'élance dans les rues de la capitale cambodgienne. Me voici au 1er carrefour : quand on ne connait pas le fonctionnement d'une ville, on suit les locaux. Il me semble que le feu passe au vert et des motobikes autour de moi s'élance sur la route avec force et fracas : moteurs à fond, klaxons, tout ce qu'il faut pour rendre la route agréable. Mais tout à coup, un gros coups de klaxon me semble destiné : je tourne la tête sur la gauche et je vois le pare-buffle d'un 4x4, oups, je tourne la tête à droite, et là, un troupeau de motobikers motivés commencent à démarrer. Aie aie aie "tourne les jambes Anne, tourne les jambes" ! Après cela, il faut gérer la circulation : les voitures le plus à gauche, les motobikes à droite des autos, et les vélos le long du trottoir, sans compter les véhicules qui arrivent en contre-sens de la circulation, et qui roulent toujours le long du trottoir en sens inverse, et donc à éviter. Certains khmers me regardent avec une drôle de tête...

Ouf, avec sang froid je m'en sors et roule vers l'ambassade de France. Je veux voir à quoi elle ressemble, car elle a abrité des milliers de personnes pendant la Révolution des Khmers Rouges. Un long et haut mur blanc ceinture l'ambassade. Il semble y avoir un parc boisé à l'intérieur, je comprends maintenant qu'elle ait pu protéger autant de monde ! Juste à côté, il y a un rond-point dont le monument central est un revolver au canon noué !

Je reprends la route sur une rue moins passante en direction de la principale pagode de la ville. Sur le somment d'une petite colline, le dôme blanc surplombe la ville. Elle est jolie, mais il faut avouer qu'elle a moins de classe que d'autres pagodes que nous avons vu depuis que nous sommes en Asie.



Après avoir croisé des touristes, des singes et des éléphants, et avoir convaincu un motobiker que j'étais bien à vélo pour me promener, je reprends la route. Cette fois-ci, je suis un circuit classique indiqué dans le guide, avec un petit détour par la gare ferroviaire (déformation professionnelle). Je croise alors l'ambassade des États-Unis avec son style très communiste, les lycées international et français, la bibliothèque en réparation, et la gare. La gare n'est pas belle :S Elle est fermée car il n'y a plus de trains qui y passent, et la placette devant est abandonnée aux détritus et à quelques véhicules.

Prochain objectif : le marché central avec son architecture de style art moderne. Je roule doucement, zigzaguant entre les voitures et les motos, je sens que j'arrive à un point névralgique de la ville. Où est donc ce bâtiment ? Et là, je le vois : un grand bâtiment circulaire de couleur jaune cocu. Il a l'air immense et déconnecté au milieu de cette ville !


En continuant ma route, je m'achète mon bonbon préféré depuis que je suis en Asie : des morceaux de canne à sucre à mâchouiller jusqu'à qu'il n'y ait plus de doux jus sucré à l'intérieur. Ça rafraichit !
J'arrive au bord de l'eau. Phnom Penh est le carrefour de deux rivières et un fleuve, le Mékong. La fin de journée s'annonce et les moines sont de sortie. De ce côté là, on peut visiter les deux plus beaux monuments de la ville (à mon avis) : le Palais Royal et la Pagode d'Argent. Au coucher du soleil, ils sont magnifiques.

 

Je rentre vers la guest house via un boulevard énorme mais vide de voitures. Je suis censée y croiser le monument de l'indépendance, mais il y a tellement de statues  et de monuments sur ce boulevard que je ne sais pas lequel c'est ! Finalement, je devine par sa forme qu'il s'agit de celui qui ressemble au sommet d'une des trois tours d'Angkor Vat. Il est au centre d'un énorme rond-point, un peu comme la place de l'Étoile à Paris.

Mon tour à vélo est terminé. Quelle visite, riche en émotion sur le point de la promenade cyclable : beaucoup de zen est nécessaire ! L'avantage du vélo, de plus, est de ne pas être sollicitée à tous les coins de rues par les motobikers, les vendeurs ou les enfants des rues. Cependant, j'ai été déçue par la ville et ses monuments. Ils m'ont semblé défraichis, tristounets ou mal entretenus. C'est un peu comme si on s'était obligé à mettre en place des monuments, mais sans fil directeur ou style particulier.

Le lendemain avec Jérôme, nous avons visité le musée sur le génocide Khmer, la prison S-21, au cœur de la ville. Ce musée nous plonge au cœur de l'horreur, et nous a mis mal à l'aise. Cette sensation a été accentuée par le fait que ce musée, lieu de tortures diverses, était un ancien lycée situé dans un quartier résidentiel : juste derrière les murs, maisons et magasins, et à l'intérieur des murs, bananiers, frangipaniers en fleur, etc. Les 2 premiers bâtiments nous ont tellement choqué que nous avons faillit partir avant même la fin de la visite. Il y a même un film racontant l'histoire d'un couple qui a été enfermé dans la prison uniquement parce qu'ils entretenaient leur liaison par courrier ! J'ai cru me sentir mal pendant le film, et je suis sortie de la salle les yeux plein d'eau. Nous sommes allés nous changer les idées au marché d'à côté, notre esprit en avait besoin !

Les photos de Phnom Penh :
Phnom Penh

Commentaires

Pyerrot Prest a dit…
Bonjour et bon courage pour vos prochains périples. J'encourage comme je peux: avec des mots.
Pyerrot Prest
www.pyerrot-asia.blogspot.com

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